Alors qu'au XVIIIe siècle Lausanne n'est qu'une ville de 7000 à 9000 habitants, elle ne compte pas moins de dix-huit lieux de spectacle, où se produisent aussi bien acteurs attitrés que troupes de passage. A cette époque, il est usuel de donner deux représentations en un soir, soit une pièce de théâtre en première partie, puis un opéra, généralement comique ou bouffon, en seconde partie.
Le Casino-Théâtre, appelé aussi salle Georgette, est inauguré le 10 mai 1871. C'est un théâtre «à l'italienne», ornementé par Grasset et décoré par Borschgrave et Bidau. Durant la première décennie de son existence, le Casino-Théâtre programme des oeuvres lyriques extrêmement variées. La nouveauté était alors un élément commercial!
En 1931, une restructuration complète du théâtre est mise en chantier. Ornementation et décoration originales font place au style art déco, tel que nous le connaissons actuellement. Le Casino-Théâtre a vécu. Le Théâtre Municipal est né, avec trois troupes (opéra, opéra-comique, opérette) et un choeur de quarante-deux chanteurs. Dès le milieu des années 50, la saison lyrique du Théâtre Municipal est presque exclusivement dévolue à l'opérette.
Ce n'est qu'à partir de 1971 que le Théâtre Municipal va définitivement changer de cap et devenir progressivement l'Opéra que nous connaissons. Au fil de son histoire et des directeurs qui s'y sont succédés, mais grâce aussi à une programmation audacieuse, pleine de découvertes et d'invités d'horizons différents, l'Opéra de Lausanne a su affirmer sa personnalité dans le monde lyrique international. Une personnalité dont les artistes, le public et les médias se font l'écho enthousiaste.